MAISUR

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Mais r dérive du nom de Mahi ル sura, le démon-buffle que décapita Durg , forme belliqueuse de la grande Déesse hindoue. Ce nom s’est appliqué, jusqu’à une période relativement récente, à un «État princier» situé au centre de la péninsule du Dekkan (Inde du Sud) ainsi qu’à la capitale. Ensuite, le Mais r des mah r ja ayant été incorporé à l’Union indienne (1948), le nom a désigné un État de l’Union issu du redécoupage politico-administratif prenant pour base les divisions linguistiques (1956); cet État recouvrait l’aire du parler ka ユada (groupe dravidien) et de ce fait débordait largement au nord les limites du Mais r «historique». Plus tard, l’État moderne de Mais r fut rebaptisé Kar ユ レaka (1974), nom sous lequel apparaît dans la littérature sanskrite ancienne une région dont l’extension devait correspondre sensiblement à celle du Mais r traditionnel. Par ses vestiges archéologiques datant de diverses époques et par ses innombrables monuments, hindous aussi bien qu’islamiques, le Kar ユ レaka actuel constitue un terrain de choix pour les recherches des historiens de l’art indien. C’est du Mais r traditionnel qu’on traitera ici et du style Hoy ごala, fleuron de son patrimoine artistique.

Le cadre historique

Le premier noyau du Mais r fut le royaume Ga face="EU Updot" 臘ga (créé vers 450), bordé à l’ouest par les Gh レ occidentales, au sud par les monts N 稜lgiri et traversé par la K veri. En tant qu’alliés des C ヤukya (Early Western C ヤukya ), dont la capitale fut B d mi puis Pa adakal, et des R ルレrak レa après que ceux-ci eurent évincé les précédents, les Ga face="EU Updot" 臘ga combattirent les Pallava à partir du VIIe siècle puis les C 拏 ヤa, deux dynasties qui exercèrent l’une après l’autre le pouvoir sur le sud-est de la péninsule (Tamiln ボu). En triomphant des R ルレrak レa à la fin du Xe siècle, les C 拏 ヤa affaiblirent du même coup les Ga face="EU Updot" 臘ga. Au début du XIe siècle, un de leurs vassaux se libéra de leur tutelle: ainsi se forma le royaume des Hoy ごala, qui resta d’abord dans la mouvance politique des C ヤukya de Kaly ユi (Later Western C ヤukya ). Vinay ditya Hoy ごala (1047-1098) et ses successeurs, particulièrement son petit-fils Vi ルユuvardhana (1108-1142), agrandirent le domaine de la famille de telle sorte qu’à la fin du XIIIe siècle les Hoy ごala de Dv rasamudra (actuel Haleb 稜 ボ) se partageaient avec les P ユボya de Madura la domination de l’extrême sud du pays.

La fin de la période Ga face="EU Updot" 臘ga vit s’épanouir en milieu jaïna la poésie ka ユada. On a coutume d’opposer au jaïnisme, implanté au Mais r (face="EU Acute" えravana Belgola) dès le IIIe siècle avant J.-C. et devenu très prospère, une «renaissance hindouiste» dont l’un des promoteurs fut le philosophe tamoul R m nuja qui prêcha à la cour de Vi ルユuvardhana ses vues sur la dévotion à Vi ルユu (école ごr 稜vai ルユava ) et commenta le Ved nta ainsi que la Bhagavadg 稜t . Autour du culte de えiva, et faisant suite à l’enseignement de Basava (ministre d’un roi de Kaly ユi dans la seconde moitié du XIIe siècle et fondateur de la secte des v 稜ra ごaiva ou li face="EU Updot" 臘gayat ) se développèrent des conceptions égalitaristes très originales, exprimées en ka ユada, qui conservèrent encore une certaine popularité au Kar ユ レaka.

Les expéditions envoyées au Dekkan par les sultans de Delhi en 1309/1310-1311 et en 1326-1327 provoquèrent la déstabilisation politique de la péninsule. Mais deux nouvelles puissances dominantes émergèrent bientôt: au sud de la Ki ルレユ , l’empire hindou de Vijayanagar (1336-1346 env.) constitué afin d’endiguer l’expansion de l’islam et, au nord, le royaume musulman Bahmani (1347). La victoire des musulmans à Talikota (1565) ayant entraîné la dislocation de l’empire hindou méridional, la région du Mais r passa sous l’autorité de l’État indépendant des Vo ボeyar dont えr 稜ra face="EU Updot" 臘gapa レユam (Seringapatam) était la capitale. En 1759, un officier mercenaire, Haidar Ali, s’empara du pouvoir et le transmit à son fils Tippu. L’un et l’autre s’opposèrent farouchement aux Anglais. Tippu Sultan périt lors du siège de えr 稜ra face="EU Updot" 臘gapa レユam en 1799 et le trône du Mais r fut rendu aux Vo ボeyar. Une nouvelle capitale, Mais r (Mysore), s’éleva au pied d’une colline où la légende locale situe la lutte victorieuse de Ch mu ユボ 稜, émanation de Durg (protectrice des mah r ja ), contre deux démons. Par la suite le centre administratif fut transféré à Be face="EU Updot" 臘ga ヤ r (Bangalore), capitale dynamique du moderne État du Kar ユ レaka.

L’art au temps des Hoy size=5ごala

Des ressemblances mises en évidence depuis peu entre d’une part quelques monuments religieux effectivement construits ou figurés dans l’art C ヤukya à la fin du VIe siècle (à B d mi principalement), et, d’autre part, la représentation d’un petit sanctuaire de l’art Pallava du VIIe (à Mah balipuram) donnent à penser qu’il existait à une époque ancienne un type de temple commun à plusieurs «pays» de l’Inde méridionale. Mais comme le royaume C ヤukya bénéficiait, de par sa situation géographique, des apports de l’art Gupta (Inde du Nord), la majeure partie de ses monuments subsistants (grottes de B d mi, temples d’Aiho ヤe) ont une saveur bien différente de ceux du Tami ヤn ボu. À la suite des guerres entre les deux royaumes du Sud, et surtout, probablement, après la brève occupation de K ñc 稜, capitale Pallava, par un roi C ヤukya vers 740, l’influence des maîtres d’œuvre tamouls s’exerça directement à Pa adakal. Là voisinent en effet des édifices marqués par la tradition du Nord et d’autres étroitement apparentés au style Pallava. Les premiers se reconnaissent à la haute tour curviligne qui surmonte leur sanctuaire, les seconds à leur toiture à quatre pentes, légèrement pyramidale, composée de gradins ornés de petits pavillons en ronde bosse et sommée d’un élément carré ou octogonal.

Les caractères de cette double tradition architecturale allaient, en fusionnant, donner naissance au cours du Moyen Âge à un groupe de styles localisés dans la partie médiane du Dekkan et dont les exemples diffèrent autant de l’art du nord de l’Inde que de l’art de l’extrême sud.

Le style Hoy ごala, représenté aujourd’hui par quelque quatre-vingts temples hindous et jaïnas, est le plus brillant de ce groupe. Ses premières manifestations remontent au règne de Vinay ditya où s’affirment déjà pleinement ses particularités, par exemple au Kedare ごvara, à Balagamve ou à Belgami, vers 1060: trois sanctuaires, construits sur des plans en étoile résultant d’une combinaison savante de figures géométriques, sont reliés par une salle hypostyle. La réunion très fréquente de plusieurs sanctuaires (au nombre de 2, de 3 le plus souvent, de 4 comme au Lak ルm 稜dev 稜 à Do ボボa Go ボボavalli, vers 1115, ou même de 5 comme au Pañcali face="EU Updot" 臘ga à Govindahalli, vers 1250) et d’un hall commun ayant des projections vers l’extérieur (vestibules) introduit une extrême complexité dans la configuration de ces édifices. La plate-forme sur laquelle ils se dressent épouse les innombrables redents des bâtiments. La silhouette de leurs superstructures découle d’altérations successives subies par la toiture de style Pallava: l’aspect pyramidal s’est à peu près conservé mais les faux étages se sont multipliés et les menus pavillons qui les garnissaient se sont mués en des rangées ininterrompues de motifs architectoniques.

La sculpture revêt tant d’importance dans cet art que le visiteur peut être tenté de croire que l’architecte s’est effacé derrière l’ornemaniste. Travail minutieux, fouillé, multipliant les effets de virtuosité, facilité par l’emploi d’une pierre tendre au moment de son extraction et durcissant à l’air (stéatite, schiste chloriteux, etc.). La répartition de cette sculpture est cependant rigoureuse: elle obéit à un évident parti pris d’horizontalité. De la base des murs à la corniche largement débordante, on distingue successivement: des frises superposées dans un ordre presque immuable (éléphants et cavaliers, rinceaux, scènes épiques, animaux fantastiques), puis des divinités en quasi ronde bosse offrant une richesse inouïe d’éléments iconologiques, enfin des sanctuaires figurés. Au-dessus des frises qui les ceinturent, les vestibules en décrochement sont ornés alternativement de pilastres-balustres et d’écrans ajourés. À l’intérieur, on admire des piliers massifs faits au tour et des plafonds à encorbellements finement ciselés. Tant au-dedans qu’au-dehors des vestibules et de la grande salle, sous les plafonds et sous la corniche du toit, des consoles figurent des musiciennes et des danseuses. Cet élément qui enrichit une décoration ici pléthorique existe aussi dans d’autres styles médiévaux du Dekkan central.

Les monuments Hoy ごala les plus célèbres sont le temple Chenna Ke ごava (fondé en 1117 mais achevé un siècle plus tard) à Bel r, le Hoy ごale ごvara (vers 1141) à Haleb 稜 ボ et le Ke ごava (1268) à Somn thpur, pourvus respectivement d’un, de deux et de trois sanctuaires. Le grand temple d’Haleb 稜 ボ se compose de deux structures cruciformes reliées par leurs transepts. Il a malheureusement perdu ses toitures. Le Ke ごava de Somn thpur en revanche a conservé une grande partie des siennes; c’est en l’observant que l’on pourra le mieux comprendre les principes directeurs de l’architecture Hoy ごala. L’unité et la permanence du style se révèlent non seulement dans ces monuments majeurs mais aussi à travers une série homogène de monuments moins connus comprenant le Ke ごava à N gama face="EU Updot" 臘gala (vers 1170), l’ 壟 ごvara à Arsikere (vers 1200), le Kedare ごvara à Haleb 稜 ボ (1219), le Harihara à Harihar (1224), le Lak ルm 稜narasimha à Nuggihalli (1249), entre autres, ainsi que le Vidya ごa face="EU Updot" 臘kara à えr 稜 face="EU Updot" 臘geri, de beaucoup le plus tardif (première moitié du XIVe siècle). Il est à noter que nombre de temples Hoy ごala possèdent des inscriptions donnant la date précise de leur fondation; des architectes sont parfois nommés et, dans certains cas (Bel r, Haleb 稜 ボ, Nuggihalli, Somn thpur, etc.), des sculpteurs ont signé leurs œuvres, ce qui est exceptionnel dans l’art de l’Inde ancienne.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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